Le 29 mai 2020, Pia Rossilli Kazan a fermé ses paupières. Ici, le regard de Pia sur Lionel qui regarde Pia. C’est une histoire de pose, une histoire de pause.
L’historien de la mode Olivier Saillard évoque le couple Rossilli-Kazan dans la préface du livre « Lionel Kazan racontée par sa fille Alexandra Kazan. »(Liénart, 2016) :
« Les plus beaux portraits sur commande pour les rédactions ne sont pas uniquement ceux des actrices et des comédiennes qu’il convoite. Ceux qu’il réalise de Pia Rossilli, qui deviendra son épouse en 1959, figurent parmi les plus beaux témoignages de son œuvre. En sortie de bain tournesol, en robe du soir vert sapin ou encore dans les noirs et blancs du papier argentique intemporel, ses photographies témoignent d’un sens maitrisé de la composition et s’attache à restituer les nuances gracieuses du visage aimé. Lionel Kazan se voulait photographe comme d’autres se consacrent artiste. »
Pia Rossilli, née le 25 juillet 1937 aux États-Unis de parents italiens, s’aventure en Europe à 17 ans. Elle est jolie, elle est intelligente. De Paris à Rome, son visage séduit vite les grands photographes de mode. En 1960, Alex Lieberman, le directeur artistique du groupe Condé Nast, la remarque lors d’un cocktail : le 1er aout, elle fait la couverture du Vogue américain photographiée par Karen Radkai.
Pia évoque sa rencontre avec Lionel Kazan avec qui elle a eu deux enfants, Alexandra et Daniel :
“I was in my last year of high school when I kept noticing the name Lionel Kazan under the beautiful photographs in Vogue and Glamour magazines. Soon after my agent sent me to see Mr. Kazan at the very beginning of my career. I was so nervous and could not believe my ears when he asked to do some test pictures with me. Me, being photographed by this famous photographer!”
En 1966, la célèbre émission française Dim Dam Dom met en scène une séance photo : Lionel photographiant Pia. Ce film est pétillant. Pia sautille, Lionel galvanise. Bref, la vie est là… éphémère, éternelle.
Dans les années 1980, Pia passe de l’autre côté du miroir. Elle travaille alors auprès de maisons de couture telles Valentino, Per Spook ou Worth ou auprès de magazines comme le Harper’s Bazaar. Mannequin, attachée de presse, « international editor », Pia aura su se réinventer.
Au revoir, Pia.