Frances Stein

Frances Patiky Stein, tour à tour égérie, rédactrice de mode pour Harper’s Bazaar, Glamour et Vogue, styliste pour Halston et Calvin Klein, créatrice de bijoux pour Chanel et en son nom, est décédée le 6 juin dans son appartement parisien. Elle avait 83 ans.

C’est Diana Vreeland, l’exigeante et extravagante rédactrice de mode du Harper’s Bazaar, qui met le pied à l’étrier à la jeune Frances et qui formera son regard.

Le quotidien britannique, The Times, lui rend hommage :

« Esthète à l’esprit indépendant, Stein était un pilier méconnu de la mode pendant la seconde moitié du XXe siècle. Elle avait l’œil pour les jeunes talents, donnant à la désormais célèbre créatrice Vera Wang sa première chance, chez Vogue, après l’avoir repérée en train de travailler un été comme vendeuse chez Yves Saint Laurent. Mais le fait d’être une perfectionniste qui ne souffrait pas les imbéciles ou les contrefaçons a parfois donné lieu à des tensions – frémissantes avec le créateur Calvin Klein, bouillonnantes avec Karl Lagerfeld chez Chanel et incandescentes avec le top model Carangi. Plus encore que son tempérament, les plus grands noms de la mode auraient craint son flair qui risquait de nuire à leurs propres réalisations.. »

Ainsi Frances Stein se frotte au titan du style qu’est Karl Lagerfeld. À la fin des années 1970, alors que CHANEL doit retrouver éclat après le décès de Gabrielle Chanel en 1971, elle interprète avec modernité les classiques de la marque, accessoires, sacs en cuir souple, ballerines et pulls en cachemire. Elle a également conçu des bijoux sous son propre nom — des manchettes imposantes, des tours de cou et des boucles d’oreilles inspirés d’objets byzantins ou étrusques. « J’essaie de concevoir des objets qui sont irrésistibles visuellement, mais qui doivent aussi fonctionner. Un bracelet est génial si vous pouvez le mettre et l’enlever et s’il ne s’enroule pas dans une machine à écrire ou ne dégouline pas dans votre assiette lorsque vous faites un geste élégant. »

Pia Kazan faisait partie de son cercle d’intimes. ici Lionel Kazan la photographie en Grèce.

[Frances Stein, 1965 © Lionel Kazan]