Barbara Mullen

Le mannequin américain Barbara Elise Morel-Mullen s’est éteinte le 12 septembre 2023 à l’âge de 96 ans.

Après avoir rencontré Barbara Mullen, John-Michael O’Sullivan ne pouvait pas ne pas raconter son histoire ! Sa première interview pour le Guardian avait été titré The Lost Beauty (La Beauté perdue) en précisant : « Voici un mannequin que tout le monde a oublié… » Sa biographie The Replacement Girl: A Life in 24 Frames , à paraitre, remédie à cet oubli.

Alors, qui mieux John-Michael O’Sullivan pour lui rendre hommage ici ?

Venez en Grèce avec nous

Over a few short months in 1956, Lionel Kazan photographed Barbara Mullen over and over. On motorway bridges, in the kitchens at the Ritz Hotel’s kitchens, and in Parisian studios. But their most striking collaboration was on an epic scale; a tour of Greece which resulted in over 30 photographs, all gathered in a single issue of Elle magazine. 

At the time, Kazan was just 26, but already one of Elle’s most prolific photographers. And Mullen, who’d arrived in Paris that spring, was 29 — and one of the most successful models in the business. By then she’d already travelled the world — to Peru with Toni Frissell, to Sicily with Richard Avedon, to the Caribbean with Francesco Scavullo. But through Kazan’s lens, you can see a different Barbara start to emerge. A lighter, looser, more playful figure, whether wearing couture gowns at the Acropolis or Tiktiner swimsuits on remote Greek beaches. 

The trip culminated at the Cap Sounion, where Kazan shot a spectacular series of images (including one which would become the magazine’s cover). Throughout the shoot, Mullen is caught in motion, her muslin Lanvin-Castillo gown and satin cloak floating in the wind. It’s hard to look at these pictures, taken when Mullen was escaping from a painful chapter in her past, and not be touched by their sense of freedom and joy. 

 

« Pendant quelques mois, en 1956, Lionel Kazan n’a cessé de photographier Barbara Mullen. Sur des ponts d’autoroute, dans les cuisines de l’hôtel Ritz, dans des studios parisiens. Mais leur collaboration la plus marquante est d’une ampleur épique : une tournée en Grèce qui donne lieu à plus de 30 photographies, toutes rassemblées dans un seul numéro du magazine ELLE.

À l’époque, Kazan n’a que 26 ans, mais il est déjà l’un des photographes les plus prolifiques du magazine Elle. Quant à Mullen, arrivée à Paris au printemps, elle avait 29 ans et était l’un des mannequins les plus en vue du secteur. Elle avait déjà parcouru le monde – au Pérou avec Toni Frissell, en Sicile avec Richard Avedon, dans les Caraïbes avec Francesco Scavullo. Mais à travers l’objectif de Kazan, c’est une Barbara différente qui commence à émerger. Une silhouette plus légère, plus ample, plus enjouée, qu’elle porte des robes de haute couture à l’Acropole ou des maillots de bain Tiktiner sur des plages grecques isolées.

Le voyage culmine au Cap Sounion, où Kazan réalise une série d’images spectaculaires (dont une qui fera la couverture du magazine). Tout au long du shooting, Mullen est en mouvement, sa robe de mousseline Lanvin-Castillo et sa cape de satin flotte au vent. Il est difficile de regarder ces photos, prises alors que Mullen s’échappait d’un chapitre douloureux de son passé, sans être touché par leur sens de la liberté et de la joie. »

 

[Variante de la photographie de couverture du magazine ELLE daté 21 mai 1956.En légende de la couverture : « Cette robe en mousseline blanche de Lanvin-Castillo, de ligne Empire, a été photographiée au Cap Sounion, devant les colonnes du temple de Poséidon, dieu de la mer. Elle est accompagnée d’un grand manteau du soir en satin rayé blanc et noir, avec une capuche, doublée de mousseline blanche. » ELLE, 21 mai 1956]